lundi 30 avril 2012

Nouvelle publication


Casanova, D., Artus, F., Demeuse, M., Maréchal, M. (2012). Comment évaluer les compétences en français académique d’étudiants non francophones souhaitant poursuivre leures études en France ? Actes des 47e et 48e rencontres de l’ASDIFLE (Paris, France), 37-46.

Résumé
La part des étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur français est en constante augmentation depuis 1998. La plupart de ces étudiants suivant, en France, leurs enseignements en français, la maîtrise de la langue française est un facteur qui contribue inévitablement à leur réussite universitaire. C’est la raison pour laquelle un niveau minimal de compétence en langue française est en général exigé lors de l’accueil d’étudiants non francophones à l’université.

Cependant, la plupart des tests standardisés permettant d’évaluer le niveau de compétence en langue française des étudiants s’appuient sur des situations de communication de la vie quotidienne et sociale. Si de tels tests permettent d’estimer dans quelle mesure les compétences langagières d’un candidat sont favorables à son insertion sociale, on peut s’interroger sur leur capacité à rendre compte des compétences langagières spécifiques qui doivent être mobilisées dans l’exercice du métier d’étudiant. En effet, « le milieu académique (de l’université ou de l’enseignement supérieur) génère des discours très spécifiques, très typés,  et  en  même  temps  très  divers  (du  syllabus  aux  énoncés  d’examens  en  passant  par  l’ouvrage scientifique) » (GLORIEUX et al. 2006 : 101) et les situations d’enseignement et d’examen nécessitent, de la part des étudiants, la mobilisation de compétences langagières, stratégiques et méthodologiques spécifiques.

Cette complexité langagière concerne tout autant les étudiants francophones. Une expérimentation menée à Liège auprès d’étudiants francophones, dans le cadre de la sélection des étudiants en médecine, a permis de montrer que les résultats à trois épreuves mobilisant des compétences en langue française étaient corrélés aux résultats aux partiels de janvier des étudiants, et de constater que « plus les  sous-tests  sont  dégagés  du  caractère  scolaire  au  sens  strict,  plus  ils  intègrent  des  compétences dépassant les sous-systèmes de la langue, plus ils sont proches de la réussite académique. »  (GLORIEUX et al. 2006 : 105). Ces constats montrent que l’emploi régulier et efficace d’une langue dans les situations courantes de la vie quotidienne et sociale (il s’agit ici, en l’occurrence, de la langue maternelle des étudiants) n’est pas une garantie de la capacité de l’étudiant à traiter correctement les discours universitaires, qui mobilisent différemment les compétences stratégiques des étudiants.

Il semble donc opportun, lors de l’évaluation en langue française d’étudiants non francophones désireux de poursuivre leurs études en France, de les placer dans des situations qui nécessitent la mobilisation de compétences langagières et stratégiques semblables à celles qui peuvent être exigées à l’université pour s’assurer que leur capacité à communiquer en langue française ne sera pas un obstacle majeur à la poursuite de leurs études. C’est à cette fin que la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a élaboré, en collaboration avec l’Institut des langues vivantes de l’Université de Liège et avec l’Université de Mons, une épreuve écrite académique, qui consiste en un résumé d’un texte scientifique (DEMEUSE et al. 2010).



Nouvelle publication


 Derobertmasure, A., Dehon, A., Demeuse, M. (2011). L’approche par problème : un outil pour former à la supervision des stages. Formation et pratiques d’enseignement en question, 13, 203-224.


Résumé
L’enseignement supérieur en Communauté française, dans une visée de pro- fessionnalisation, confie une part significative de la formation des étudiants aux acteurs du terrain, appelés « maîtres de stage ». Ces professionnels sont amenés à endosser plusieurs rôles visant à permettre au stagiaire de déve- lopper des compétences professionnelles dans le cadre d’un stage. Cette fonction ne repose cependant sur aucune formation initiale ou continue parti- culière. Sur la base de ce constat et la reconnaissance de l’utilité d’une forma- tion des maîtres de stage, l’Institut d’Administration Scolaire de l’Université de Mons, en collaboration avec la Haute Ecole Condorcet, a élaboré un modu- le de formation des maîtres de stage basé sur l’apprentissage par problème. Ce dispositif (référentiel, situations problèmes, implications pédagogiques) est décrit et questionné dans cet article.




Nouvelle publication (sortie janvier 2012)



Demeuse, M., Frandji, D., Greger, D., Rochex, J.-Y. (dir.) (2011). Les politiques d’éducation prioritaire en Europe. Vol 2 : questions sur le devenir et les possibles en matière d’égalité scolaire, Lyon : Editions de l’ENS de Lyon.


Résumé 
Les politiques d'éducation prioritaire, ou les politiques publiques équivalentes centrées sur les problèmes d'inégalités scolaires, se sont beaucoup transformées depuis leurs premières formulations et mises en oeuvre dans les années soixante. Dans plusieurs pays, on observe le passage d'un modèle de la compensation, à celui de la lutte contre l'exclusion, jusqu'à l'émergence d'un modèle qui fait des thèmes de l'adaptation à la diversité, de la promotion de l'excellence et de la gestion des risques, son credo principal. Cette évolution témoigne des rapports équivoques que ces politiques entretiennent avec les visées sélectives des systèmes d'enseignement. Elle relève moins de choix publiquement débattus qu'elle n'est induite par les modes de définition et de construction sociale des problèmes auxquels ces politiques se proposent de répondre et des catégories de population qu'elles ciblent, ainsi que par la manière dont les sciences sociales pensent la réussite ou l'inégalité scolaire. Pourtant, cette évolution pose de nombreuses questions liées à la dynamique d'effacement de la problématique des inégalités, à la fragmentation des systèmes et des parcours éducatifs, et aux enjeux de savoir et d'émancipation intellectuelle.

Ce second ouvrage consacré aux résultats de l'étude comparative EuroPEP vise à mieux comprendre ce qu'il advient de ces politiques dans huit pays européens. Il déploie l'analyse de thématiques transversales qui apparaissent comme autant d'éléments clefs de la constitution et de l'évolution des politiques observées : la construction des formes de ciblage et de désignation de leurs publics bénéficiaires ; leurs modalités d'action pédagogique et de transformations curriculaires ; la production, les usages et les mésusages de leurs évaluations. Il s'attache à contribuer au renouvellement de la réflexion sur les perspectives de justice et d'égalité en matière de scolarité.


Cette publication comprend notamment deux chapitres rédigés par des membres de l'INAS:

Demeuse, M. (2011). Peut-on vraiment évaluer les politiques d’éducation prioritaires en Europe . In M. Demeuse, D. Frandji, D. Greger, J.-Y. Rochex, (dir.). Les politiques d’éducation prioritaire en Europe. Vol 2 : questions sur le devenir et les possibles en matière d’égalité scolaire, Lyon : Editions de l’ENS de Lyon. pp. 281-292.

Demeuse, M., Demierbe, Friant, N. (2011). Quelle évaluation des politiques d’éducation prioritaire en Europe ? Un cadre d’analyse et son application. In M. Demeuse, D. Frandji, D. Greger, J.-Y. Rochex, (dir.). Les politiques d’éducation prioritaire en Europe. Vol 2 : questions sur le devenir et les possibles en matière d’égalité scolaire, Lyon : Editions de l’ENS de Lyon. Pp. 293-316.

Défense de thèse: Antoine Derobertmasure

Nous vous informons que l’épreuve publique pour l’obtention du grade académique de Docteur en Sciences psychologiques et de l’éducation de Monsieur Antoine DEROBERTMASURE aura lieu le mardi 22 mai 2012, à 9h30, dans la salle Hotyat, située Place Warocqué 17 à 7000 Mons.

Antoine Derobertmasure, titulaire d’une Licence en Sciences de l’éducation et d’un DEA en Sciences de l’éducation, présentera et défendra publiquement une dissertation originale intitulée : « La formation initiale des enseignants et le développement de la réflexivité ? Objectivation du concept et analyse des productions orales et écrites des futurs enseignants ».


Membres du jury: Prof. Agnès Van Daele (présidente), Prof. Bruno De Lièvre (Secrétaire), Prof. Marc Demeuse (Directeur), Prof. Jacqueline Beckers (Université de Liège) et Prof. Enrique Correa-Molina (Université de Sherbrooke). 


Résumé

En Communauté française de Belgique, la formation initiale des futurs agrégés de l’enseignement secondaire supérieur est régie par un décret datant du 08 février 2001. Cette formation est structurée selon quatre axes et vise le développement de treize compétences. Réparti sur un total de cent heures, l’axe des savoir-faire se focalise sur trois des treize compétences : des compétences relationnelles liées aux exigences de la profession ; la planification, gestion et évaluation de situations d’apprentissage et le développement des compétences réflexives. Pour ce faire, l’Institut d’Administration scolaire de l’Université de Mons a mis en place, dans la cadre de cette agrégation, un dispositif de formation dans un « contexte de laboratoire » (De Cock, 2007, p. 19) par micro-enseignement (Hatton & Smith, 1995 ; Paquay & Wagner, 2001 ; Wagner, 1998), rétroaction vidéo (Tochon, 1993) et remise d’un écrit de type réflexif (Scheepers, 2005 ; Jorro, 2005).

Dans le cadre de sa thèse, Antoine Derobertmasure étudie la phase postactive de l’enseignement, c’est-à-dire, ce que les enseignants en formation initiale, grâce au visionnement de leur prestation ou lors de la rédaction de leur rapport réflexif, expriment au sujet de leur pratique. Cette analyse concerne deux aspects : l’un s’intéresse aux processus réflexifs mobilisés (Van Manen, 1977 ; Hatton & Smith, 1995 ; Sparks-Langer, Simmons, Pasch, Colton, Starko, 1990 ; Jorro, 2005) ; l’autre porte sur les objets de la situation d’enseignement-apprentissage au sujet desquels les étudiants s’expriment (aspects didactiques, ationnels, aspect relationnels, aspect pédagogiques, aspects cognitifs…). La réalisation de ce travail amène également à poser un regard particulier sur le travail de supervision entrepris par le formateur à l’université ainsi qu’à proposer des pistes de formation pour les maîtres de stage.