lundi 23 décembre 2013

Désignation: Prof. Marc Demeuse, membre du comité de suivi de la réforme de la formation des enseignants en France

Marc Demeuse, professeur à l'Université de Mons, a été désigné au titre de personnalité qualifiée pour siéger dans le Comité de suivi de la réforme de la formation des enseignants (France) qui a été installé le 29 novembre 2013 par les Ministres Vincent Peillon (Education nationale) et Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et recherche scientifique).

Pour plus d'informations: http://www.education.gouv.fr/cid75419/-espe-installation-du-comite-de-suivi-de-la-reforme-de-la-formation-des-enseignants.html


jeudi 5 décembre 2013

Nouvelle publication: Demeuse, M., & Strauven, C. (2013, 2e édition revue & actualisée). Développer un curriculum d'enseignement ou de formation. Des options politiques au pilotage. Bruxelles: De Boeck.


Auteurs : Marc Demeuse, Christiane Strauven
Avec la contribution de : Xavier Roegiers, Sabine Soetewey
Collection : Perspectives en éducation et formation
Editeur : De Boeck

Présentation de l'éditeur: Le programme scolaire ne résume pas à lui seul l’ensemble des démarches, ni même des outils visant à atteindre les intentions qu’un système d’enseignement ou de formation s’assigne en matière d’apprentissages. Il n’est que la partie émergée d’un processus de définition de ce qu’il convient d’enseigner, pourquoi le faire et comment y arriver, mais aussi comment évaluer les effets, quelles formations initiales et continuées doivent être prévues, quels outils doivent être rendus disponibles…


C’est pourquoi cet ouvrage se propose de retracer la démarche générale et les opérations particulières conduisant à la mise au point d’un curriculum d’enseignement ou de formation, qu’il s’agisse, dans ce dernier cas, de formations formelles ou non formelles. Sa préoccupation essentielle consiste à présenter aux enseignants, aux responsables pédagogiques et aux chercheurs une entrée abordable dans le domaine de la construction d’un curriculum et de fournir à ceux qui se trouvent confrontés à ce travail un guide et des pistes de réflexion de manière à éviter les ornières bien connues des spécialistes.

lundi 4 novembre 2013

Compte-rendu de la conférence de M. Demeuse à l'Université d'Automne du SNUIPP

Le Café pédagogique publie un compte rendu de la conférence de Marc Demeuse donnée lors de l'université d'automne du SNUIPP à Port-Leucate le 20 octobre 2013, sur le thème

"Evaluer les politiques d’éducation prioritaire : provocation indécente ou nécessité ?"

 Lien vers le Café pédagogique: http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/11/04112013Article635191344720202909.aspx

mercredi 30 octobre 2013

Participation aux journées scientifiques (ESPE)


Lors des journées scientifiques "Changements dans les curricula et reconfigurations des disciplines scolaires" qui se sont déroulées à Toulouse (ESPE) ces  24 et 25 octobre 2013, Natacha Duroisin a présenté une communication intitulée "La place de la géométrie dans les programmes d’études de mathématiques en Belgique francophone".

lundi 21 octobre 2013

Une recherche sous la loupe... de l'Observatoire de l'Enfance, de la Jeunesse et de l'Aide à la Jeunesse

L'Observatoire de l'Enfance, de la Jeunesse et de l'Aide à la Jeunesse (OEJAJ) place pour la seconde livraison de sa lettre d'information une recherche menée par des collègues de l'ULB et de l'Institut d'Administration scolaire sous la loupe. Il s'agit de la recherche intitulée « Élaboration d’indicateurs de développement de l’accueil des enfants de 0 à 3 ans ».

La présentation brève de cette recherche est disponible via l'adresse http://www.oejaj.cfwb.be/index.php?id=10928

Une version complète, y compris le rapport de recherche est disponible via la page suivante: http://www.oejaj.cfwb.be/index.php?id=10455

Chercheurs de l'INAS: Alizée Tutak, avec la collaboration de Quentin Passeti.

dimanche 20 octobre 2013

"Evaluer les politiques d'éducation prioritaire: provocation indécente ou nécessité?" Conférence de Marc Demeuse à la 13e Université d'automne du SNUIPP

Ce dimanche 20 octobre, Marc Demeuse a présenté une conférence intitulée "Evaluer les politiques d'éducation prioritaire: provocation indécente ou nécessité?" dans le cadre de la 13e Université d'Automne du Syndicat unitaire des Instituteurs et des Professeurs des écoles et PEGC (SNUIPP-FSU) qui s'est déroulée du 18 au 20 octobre à Port Leucate (France)

Le site de l'Université d'Automne: http://universite-automne.snuipp.fr/ 
L'interview par Ginette Bret dans Fenêtre sur cours... (avec la vidéo): http://www.snuipp.fr/Marc-DEMEUSE-Evaluer-les
Compte-rendu dans le Café pédagogique: http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/11/04112013Article635191344720202909.aspx

Interview de Marc Demeuse par Ginette BRET (SNUIPP), parue dans "Fenêtres sur cours":

Evaluer l'éducation prioritaire : provocation indécente ou nécessité ?

Marc Demeuse, psychologue et statisticien, est professeur à la faculté de l’Université de Mons (Belgique) où il dirige l’institut d’Administration scolaire. Il a coordonnée des équipes de recherche inter-universitaires chargées de contribuer à la mise en place des politiques d’éducation prioritaire en Belgique et a assuré, avec Daniel Frandji, David Greger et Jean-Yves Rochex, la coordination d’un projet européen impliquant une douzaine d’équipes de recherche dans ce domaine (EuroPEP).

L'évaluation des politiques d'éducation prioritaire est un moyen puissant de mettre en évidence certains hypocrisies ou incohérences des mesures préconisées. Marc Demeuse le prouve à travers quelques exemples.

Quels types d'hypocrisies l'évaluation des politiques d'éducation prioritaire permet-elle de dévoiler?

L'idée centrale des politiques d'éducation prioritaire et donc des ZEP, en France au moins, s’est construite autour de l’idée de compensation, « donner plus à ceux qui ont moins », pour reprendre le slogan des années 1980. Mais est-ce bien vrai ? Donne-t-on ainsi vraiment plus à ceux qui ont moins ? Et c'est quoi « avoir moins » ou « donner plus » ? L’idée même de compensation induit celle de déficit, de manque, voire de handicap… qui rend plus difficile la remise en cause du fonctionnement habituel de l’Ecole. Pourtant, en 1981, à la création des ZEP, celles-ci étaient destinées à constituer des laboratoires du changement, de l'innovation. Cette idée a très vite été oubliée. Alors même que la question du « donne-t-on vraiment plus… » ne reçoit pas une réponse très convaincante et positive, comme le montre par exemple les travaux de Benabou et ses collègues, l’approche compensatoire est, elle aussi, très questionnable. C’est au départ de telles questions que s’est mis en place le projet EuoPEP, piloté par l’INRP, à l’époque. L’objectif est de sortir des évidences et des habitudes en « ouvrant les fenêtres » et en regardant ce qui se passe dans d’autres systèmes éducatifs, à la fois en termes d’objectifs, de ciblage de certaines populations -y compris en questionnant cette idée de ciblage-, d’actions et d’évaluation des politiques. L’idée n’est pas d’imiter d’autres pays, mais de mieux comprendre notre propre fonctionnement en ne considérant pas que ce que nous mettons en place est la seule ou la meilleure solution. Alors qu’il est périodiquement question de changement, de refondation, de relance… ce détour n’est sans doute pas inutile.

Cette évaluation permet aussi de pointer les incohérences du système. Lesquelles ?

Depuis des années, les politiques d'éducation prioritaire ont connu de nombreux changements, mais l’appellation ZEP reste, sans véritable évaluation d’ensemble. On garde, en apparence, le même emballage, qui arrange bien, car on continue à s’occuper des plus défavorisés... mais on infléchit la politique sans vraiment le dire des plus démunis… pour autant qu’ils le méritent... Alors qu’en Grande-Bretagne, on a abandonné les ZEP pour des politiques plus sectorielles, ciblant chacune des publics spécifiques avec un objectif particulier -par exemple, préscolarisation des enfants des familles précarisées-, en France, on semble continuer le même programme qui pourtant a été complètement dénaturé.
 

Quelles sont (ou seraient) les conditions nécessaires pour une évaluation utile de ces politiques d'éducation prioritaire ?


L'évaluation des politiques publiques est une nécessité, mais elle doit identifier clairement ce qui doit être évalué et mettre à plat à la fois les objectifs de ces politiques, les moyens effectivement mis en œuvre et les résultats obtenus. Sinon, quel intérêt pour le système ? Quand on évalue, on ne connaît pas les résultats à l’avance et on doit donc accepter de prendre des risques, ce qui semble particulièrement difficile pour le politique. La difficulté en France, c'est aussi l'alternance du pouvoir politique, avec d'incessantes situations de conflit. Une évaluation réussie, ce n'est pas juger de la qualité, ou pas, de l'action du gouvernement précédent, ni s'auto-proclamer le meilleur. Pour évaluer, il faut être libre de reconnaître ses erreurs. Cela n’implique pas de modifier ses principes comme une girouette, mais d’admettre qu’entre ceux-ci et leur mise en œuvre concrète, il existe plusieurs voies, qu’il est nécessaire d’expérimenter sans généraliser immédiatement. Malheureusement, l’expérimentation prend du temps et elle doit être… évaluée. La tendance actuelle, c'est « on évalue immédiatement une action qui vient juste d’être initiée et après, c'est pour tout le monde » ! Il ne suffit pas de légiférer pour que les choses se mettent en place sans délai et de la manière attendue…
 

Evaluer… bon pour le système, mais aussi bon pour la recherche

Evaluer les politiques publiques, leur mise en œuvre, leur efficacité… cela permet de corriger le tir, mais aussi d’améliorer les pratiques d’évaluation et la recherche en éducation. Marc Demeuse en donne un exemple aux Etats-Unis où le financement des politiques d’éducation prioritaire est accru lorsque les solutions adoptées par les établissements scolaires ont fait leur preuve, scientifiquement. Ce n’est cependant pas chose aisée d’apporter la preuve de l’efficacité de ce genre d’actions. Cela amène à devoir préciser ce qui est réellement mis en œuvre, mais aussi à développer des méthodes spécifiques permettant de cerner ce qui relève effectivement de ces pratiques et ce qui n’en relève pas.
Dans ce domaine, les travaux de Robert Slavin sont très éclairants. Il est à la fois un excellent spécialiste des apprentissages, le responsable d’un programme baptisé « Success for All » qui propose aux écoles bénéficiaires des politiques d’éducation prioritaire un programme complet d’intervention, y compris en termes de formation des enseignants, et un expert en matière d’évaluation des programmes. Il n’est pas le seul et c’est par les échanges, parfois vifs, entre ce types de spécialistes que beaucoup de progrès peuvent être faits, à la fois en matière d’outils pédagogiques, de connaissances scientifiques dans le domaine des apprentissages et de l’évaluation des programmes. On trouve encore peu de traces de ces travaux en langue française. Expérimenter de manière contrôlée semble de ce côté-ci de l’océan un problème éthique grave alors que chacun, dans nos classes, nous expérimentons de manière sauvage tout les jours, sans grand contrôle ni publication de nos résultats.

 

jeudi 3 octobre 2013

Approche orientante: mise en ligne de quatre vidéos

Quatre capsules vidéo ont été créées et ont pour objectif d’informer et de sensibiliser les personnes intéressées sur l’orientation scolaire et plus particulièrement sur le projet d’approche orientante. La première capsule présente le contexte d’application de la recherche d’implémentation de l’approche orientante dans les écoles secondaires provinciales du Hainaut. La deuxième capsule définit le concept d’approche orientante en retraçant brièvement ses origines. La troisième capsule présente la recherche d’implémentation de l’approche orientante menée à l’UMONS et la quatrième capsule présente les outils orientants créés par l’équipe universitaire.

Pour visionner les capsules, cliquer ici.

Adresse du site approche orientante: http://www.approcheorientante.be

dimanche 22 septembre 2013

Conférence de Marc Demeuse dans le cadre des assises du Réseau d'Enseignement Prioritaire (REP) à Genève

Marc Demeuse a présenté une conférence intitulée "Les politiques d'enseignement prioritaire en Europe: quels effets?" dans le cadre des Assises du Réseau d'Enseignement Prioritaire à Genève (samedi 21 septembre 2013), à l'invitation de la Direction de l'Enseignement obligatoire du Département de l'Instruction publique, de la culture et du sport (DIP) de l'Etat de Genève.

Présentation de cette manifestation.

vendredi 20 septembre 2013

Participation à la 9ème conférence de l'European Social Simulation Association

Une communication de Jonathan Hourez et Nathanaël Friant a été présentée le 17 septembre 2013 à la 9ème conférence de l'European Social Simulation Association à la Warsaw School of Economics:

Hourez, J., & Friant, N. (2013). A multi-agent system to simulate school choice in French-Speaking Belgium. Presented at ESSA 2013: 9th Conference of the European Social Simulation Association, Warsaw School of Economics, Warsaw, Poland, September 16-20, 2013.

L'abstract est téléchargeable ici

mardi 17 septembre 2013

Participation à l'AREF 2013 (Actualité de la Recherche en Education et en Formation)

Marie Beillet et Antoine Derobertmasure ont participé au Congrès AREF (Actualité de la Recherche en Education et en Formation) à Montpellier en août 2013. Trois communications ont été présentées à cette occasion.

Participation à l'ECER 2013 (European Conference on Educational Research)

Natacha Duroisin et Sabine Soetewey ont participé à l'European Conference on Educational Research (ECER 2013) en Turquie (10-13 sept. 13). Quatre communications ont été présentées à cette occasion.

Les communications étaient les suivantes :


samedi 14 septembre 2013

Participation au REF 2013 à Genève (9-10 septembre 2013)

Alizée Tutak et Marc Demeuse ont participé aux XIIIe rencontres internationales du réseau de Recherche en Education et Formation (REF 2013) à Genève.

Ils ont présenté un papier intitulé "Chef d'établissement en Belgique francophone: émergence d'une profession 'par-delà les réseaux'" (avec F. Artus) durant le symposium intitulé "Les conditions sociopolitiques de l'émergence d'un leadership éducatif exercé par les directions d'établissement scolaire". Ce papier est destiné à figurer dans un publication collective, sous la direction de M. Gather-Thurler (Université de Genève).

mardi 27 août 2013

Blocus assisté: réaction aux propositions commerciales

En réaction à un article paru dans La Province (14 août 2013) (texte complet de l'interview par Vincent Piccillo) à propos des blocus assistés et payants "qu'offre" le privé, en été, aux étudiants qui doivent présenter une seconde session.


Conseiller du recteur pour la pédagogie à l’UMONS, Marc Demeuse, 47 ans, ne cache pas sa perplexité à l’égard de telles initiatives censées réussir en quelques semaines là où l’université a échoué en une année scolaire.
Le développement de cette offre est inquiétant. Si, en 10 ans, les universités ont perdu plus de 15% de moyens par étudiant (contrairement aux autre niveaux d'enseignement), elles doivent faire face à de nouvelles difficultés liées notamment à l'élargissement de leur public. La tradition universitaire n’a jamais été d’organiser des cours pendant l’été, mais à côté d'un véritable marché de la remédiation, avec une forte volonté de lucre, les universités et l'université de Mons en particulier développent depuis plusieurs années des initiatives dans ce domaine, pour des prix sans rapport avec les 840 euros demandés par le privé, soit le coût d’une année de minerval ! Cette offre privée pose de grosses questions quant à la démocratisation de l’enseignement. À Mons, la part d’étudiants boursiers est importante. On peut dès lors s’interroger sur les injustices que cela pourrait induire parmi les étudiants, avec des gens qui deviendraient brillants parce qu’ils ont les moyens de se payer ces cours alors qu’ils avaient des résultats médiocres pendant l’année alors que d'autres, incapables de payer une telle somme, sont condamnés à se débrouiller.
À condition que ces cours soient réellement efficients… À ma connaissance, poursuit le professeur Demeuse, on n’a aucune idée de leur efficacité. Je n’ai lu aucun article émanant d’un organisme neutre qui me permettrait de croire que ces cours améliorent le taux de réussite. L’étudiant n’a aucune garantie que les encadrants qui s’occuperont de lui sont au courant des attentes des professeurs d’université (pour des raisons déontologiques évidentes les membres du personnel des universités ne peuvent pas participer à des remédiations payantes pour leurs propres étudiants).
Des alternatives nettement plus démocratiques s’organisent à l’UMONS. La faculté des sciences a, par exemple, mis en place pour nos étudiants des cours de remédiation. Ceux-ci ont lieu durant deux semaines, en juillet et août. Les boursiers ne paient rien et les non boursiers une dizaine d’euros par jour (pour les sandwiches et les boissons!). Et notre optique est de donner à des étudiants qui ont brillamment réussi leur année l’occasion de mettre à profit leur talent en étant payés comme des jobistes. Ils participent ainsi à une solidarité renforcée entre étudiants, sous la supervision du personnel de l'université.



lundi 26 août 2013

Billet d'humeur (paru partiellement dans "Le Vif/L'Express du 23 au 29 août 2013")

Ce texte est la version intégrale du texte paru dans Le Vif/L'Express du 23 au 29 août en page 38, en réaction à la sortie de l'ouvrage de F. Andriat intitulé "Les profs au feu et l'école au milieu" (La Renaissance du Livre).


Cher Frank Andriat,

Que de chemin (malheureusement) parcouru depuis « Vocation prof » qui m’avait immédiatement donné l’envie de mieux vous connaître. Cet ouvrage, une pépite pour celui qui est responsable de l’agrégation dans sa faculté, constitue un très salutaire contrepoint aux « ouvrages savants » qui appuient aussi la formation des maîtres. Si tout ne peut se mettre en équation ou se prévoir en 300 heures de formation, ce qui est bien peu pour un métier aussi exigeant, cette formation ne peut faire l’économie des recherches et des publications qui s’en font l’écho. Pas plus sans doute qu’une formation de professeur de français ne peut faire l’économie des travaux savants des philologues dont il faudra pourtant rapidement s’affranchir en classe, comme vous le soulignez fort bien.

Il ne s’agit pas pour moi de plaider pour une approche technocratique de l’enseignement où le maître serait un simple exécutant, mais de regretter qu’à l’humanisme lumineux de votre précédent ouvrage vous ayez substitué la rage, l’insulte et les noms d’oiseaux dans votre nouvel opus. « Pourquoi tant de haine ?», serais-je tenté de dire, malgré le côté cliché de l’expression… et aussi peu d’arguments ? Certes, votre métier est de plus en plus difficile et les conditions de son exercice sont devenues particulièrement pénibles. Certes aussi pouvez-vous avoir l’impression d’être dépossédé de votre expertise. Mais, même vos jeunes collègues ne trouvent plus grâce à vos yeux. Ils apparaissent comme de quasi illettrés sous votre plume. Alors, que dire des chercheurs en éducation ! Si vous leur reprochez, et pas qu’une fois, d’être les fossoyeurs de votre profession ou au moins leurs complices, vous ne leur accordez même pas le bénéfice d’un mauvais procès. Ils sont disqualifiés par avance car ils ne savent pas, par définition, la votre, ce qu’est l’Ecole qui n’existe d’ailleurs pas... mais chaque école.

Notre métier de chercheur en éducation[1] mais nous sommes aussi, et avant tout, des enseignants (universitaires)[2], ce n’est pas de dire à nos collègues de l’enseignement obligatoire ce qu’ils doivent faire au jour le jour, pas plus que le ministre ne doit ni ne peut le faire, mais l’école est un bien commun, destiné à former les adultes de demain et financé par tous. A ce titre, elle n’appartient donc pas aux seuls enseignants bricoleurs, même de génie.

Je vous fais donc, à mon tour, un mauvais procès : je suis certain que bien peu d’enseignants, dont vous même, ont vécu ne serait-ce qu’une seule journée au sein d’un service d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation. Contrairement à votre ouvrage qui n’offre que peu de perspective en dehors d’un « laissez-nous faire tranquille et ne vous occupez pas de l’école », je profite, cher Frank Andriat, de cet espace pour corriger cette lacune culturelle et je vous invite très sérieusement à passer une journée, ou plus, dans notre « tour d’ivoire » (sans air conditionné, ce qui n’est pas sans inconvénient au moment où j’écris ces lignes !). Vous pourrez ainsi continuer à détester ce que nous faisons - plus que ce que nous sommes (je l’espère) - en substituant, cette fois, les arguments  aux noms d’oiseaux qui peuvent aussi blesser des extraterrestres, sans pour autant changer la courses des planètes.

Marc Demeuse
Professeur en Sciences de l’Education
Université de Mons



[1] Deux textes permettent, je pense, de mieux comprendre ce que nous faisons, entre autres choses. Vous y trouverez quelques arguments pour mieux nous détester :
Aubert-Lotarski, A., Demeuse, M., Derobertmasure, A., Friant, N. (2007). Conseiller le politique: des évaluations commanditées à la prospective en éducation, Les Dossiers des Sciences de l'Education, 18, 121-130.
Demeuse, M., Soetewey,S. (2013). Recherche en éducation et évolution du système éducatif belge francophone, in J.F. Marcel et H. Savy. Evaluons, évoluons. L'enseignement agricole en action. Dijon : Educagri éditions.

[2] Pour vous convaincre, peut-être, que les extraterrestres vivent sur la même planète que vous (mais si je comprends bien, c’est précisément ce que vous regrettez), vous lirez peut-être le petit texte suivant. Il présente quelques tentatives pédagogiques dans mon contexte universitaire: Demeuse, M., Derobertmasure, A. (2012). Et si Eurydice visitait Poudlard... ou comment un petit détour par le féérique permet de mieux comprendre le réel, Caractères, 43, pp. 36-47. http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/77/12/45/PDF/Et_si_Eurydice_visitait_Poudlard_2.pdf

mardi 2 juillet 2013

AIPU2014: ouverture du dépôt des propositions de communication

Le site du colloque AIPU2014 (Association internationale de pédagogie universitaire) permet de déposer ses propositions de communication en ligne via la plateforme "Easychair". Une vidéo didactique en français a été réalisée par les organisateurs montois pour vous permettre d'utiliser au mieux cette plateforme.

Lien vers le dépôt des contributions: http://hosting.umons.ac.be/php/aipu2014/joomla/index.php/page-colloque/soumission

samedi 22 juin 2013

Nouvelle publication: recherche en éducation et évolution du système éducatif belge francophone

Marc Demeuse et Sabine Soetewey viennent de publier "Recherche en Education et Evolution du Système éducatif belge francophone", un chapitre de l'ouvrage coordonné par J.F. Marcel et H. Savy intitulé "Evaluons, évoluons. L'enseignement agricole en action" aux éditions Educagri.

Résumé:

L’évaluation n’est pas une fin en soi, mais elle constitue une part importante de tout pro- cessus régulé. Dans le domaine de l’éducation formelle, l’évaluation prend des formes multiples et est au cœur même de l’École (qu’il s’agisse de l’évaluation des élèves ou des enseignements). Dans leur chapitre, Demeuse et Soetewey traitent principalement de l’évaluation des systèmes éducatifs et des évolutions que ce domaine a pu connaître en Belgique francophone. Ils montrent comment les chercheurs ont pu prendre part aux développements de ce système éducatif et à son pilotage. À travers les évaluations interna- tionales, principalement menées dans un but d’amélioration de la connaissance du système par les chercheurs eux-mêmes, ceux-ci ont été de plus en plus impliqués dans la mise en œuvre de nouveaux programmes et dans l’élaboration d’outils de pilotage. Les deux auteurs belges illustrent cette évolution par la présentation d’une recherche-action dans laquelle chercheurs et responsables du système éducatif élaborent de nouveaux outils de pilotage, mais aussi développent une meilleure compréhension du fonctionnement de l’École. Plus que le développement d’outils, c’est l’évolution du système lui-même qui est visée, à travers une meilleure régulation. À côté de cette recherche, les auteurs présentent également une étude du curriculum scientifique dans l’enseignement secondaire supérieur. Cette présentation permet de constater comment un problème de départ – améliorer la lisibilité des programmes de sciences – doit pouvoir être repensé, compte tenu de l’organisation complexe du système éducatif belge francophone et des problèmes que cette organisation génère en termes d’équité.

Référence du chapitre:
Demeuse, M., Soetewey, S. (2013). Recherche en éducation et évolution du système éducatif belge francophone". In J.F. Marcel et H. Savy. Evaluons, évoluons. L'enseignement agricole en action. Dijon: Educagri éditions. pp. 173-183. http://editions.educagri.fr/fr/livres/4756-evaluons-evoluons-l-enseignement-agricole-en-action.html

mardi 18 juin 2013

Présentation du rapport de l'équipe interuniversitaire sur le financement différencié dans l'enseignement supérieur au Parlement

Ce mardi 18 mai, l'équipe interuniversitaire composée de chercheurs de l'Institut d'administration scolaire (INAS) de l'Université de Mons (UMONS), mais aussi des universités de Saint-Louis Bruxelles et de Liège, ont présenté en commission de l'enseignement supérieur, en présence du Ministre Jean-Claude Marcourt, en charge de l'enseignement supérieur, leur rapport portant sur le financement complémentaire et différencié dans l'enseignement supérieur.

Ce rapport sera disponible à partir du 20 mai prochain.

Le ministre en a fait une présentation dans la presse ce mardi 18 mai (http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/marcourt-veut-donner-un-coup-de-pouce-aux-etudiants-fragilises-51bfee1a3570dcd3d6ca3dba).

Références du rapport:
Demeuse, M., Friant, N., Hindryckx, G., Kheder, L., Lafontaine, D., Lambert, J.P., Malaise, S., Pasetti, Q., Taymans, M., Verdonck, M. (2013). Etude interuniversitaire portant sur le financement complémentaire et différencié des institutions de l'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, Bruxelles: Rapport remis à Monsieur le Ministre en charge de l'enseignement supérieur (non publié). 160 + annexes.

Page de présentation de l'étude:
https://portail.umons.ac.be/FR/universite/facultes/fpse/serviceseetr/methodo/recherches/recherches_en_cours/Pages/Fin_diff_sup.aspx

mercredi 5 juin 2013

AIPU 2014: l'UMONS organise le 28e colloque de l'Association internationale de pédagogie universitaire en partenariat avec les Hautes Ecoles du Hainaut, à Mons, en mai 2014

Le 28ème Congrès de l'Association internationale de pédagogie universitaire (AIPU) se déroulera du 18 mai au 22 mai 2014 à l'Université de Mons, en Belgique.

Cette manifestation scientifique sera l’occasion de poursuivre la démarche de questionnement entreprise à Trois-Rivières lors de la 27ème édition du congrès AIPU. La thématique générale de ce prochain Congrès porte sur l’enseignement supérieur comme lieu de rencontre entre l’enseignement et la recherche, sans occulter sa mission de Service à la Société. Les questionnements découlant de cette thématique générale sont décrits dans la note de cadrage disponible sur le site du colloque: www.aipu2014.be
 

Nouvelle publication

Demeuse, M. (2013). Elaborer un curriculum de formation et en assurer la qualité. In F. Parent & J. Jouquan (éds). Penser la formation des professionnels de la santé. Une perspective intégrative. Bruxelles: De Boeck, coll. "Pédagogies en développement". pp. 315-330.

mardi 8 janvier 2013

Nouvelle publication: Harry Potter et la pédagogie universitaire...

Demeuse, M., Derobertmasure, A. (2012). Et si Eurydice visitait Poudlard... ou comment un petit détour par le féérique permet de mieux comprendre le réel. Caractères, 43, 36-47.

La revue de l'Association belge pour la lecture (ABLF), Caractères, vient de publier, dans son dernier numéro de décembre 2012, un article de Marc Demeuse et Antoine Derobertmasure intitulé "Et si Eurydice visitait Poudlard... ou comment un petit détour par le féérique permet de mieux comprendre le réel". Cet article met à profit la connaissance que les étudiants de deuxième cycle en sciences de l'éducation peuvent avoir des aventures de Harry Potter pour proposer une analyse critique du curriculum en vigueur à Poudlard. Ce détour par la littérature permet aux auteurs de proposer à ces étudiants, peu familiers avec l'organisation du système éducatif anglais, une analyse critique d'autres curriculums que celui en vigueur en Communauté française de Belgique et d'aborder des clés de lecture proposées par la sociologie du curriculum (dont notamment les travaux de Bernstein). Les auteurs présentent dans cet article à la fois quelques analyses possibles, mais surtout une manière d'utiliser ce détour pour introduire l'analyse critique des curriculums.

Voir http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00770602 pour consulter la version "manuscrit des auteurs".