Cultures et politiques de l'évaluation en éducation et en formation
Beillet M., Demeuse M., Collard E. (2014). Niveau linguistique
des étudiants à l’entrée dans le supérieur : expérimentation d’une nouvelle
épreuve de français universitaire. Marrakech : XXVIème Colloque de l’ADMEE-Europe, Cultures et politiques de l’évaluation en éducation et en formation.
En France, les étudiants non-nationaux représentent 12,3%
de la population étudiante dans l’enseignement supérieur (Lefebvre, 2013). En s’intéressant aux
systèmes de recrutement des étudiants étrangers, on remarque des différences
d’admission. En effet, il n’existe pas de texte régissant un niveau en langue
commun exigé et l’organisation de la sélection se fait à la discrétion des
universités elles-mêmes. De ces disparités de sélection résulte en partie une
réussite moindre des étudiants allophones (40% de moins que les natifs). En
outre, on sait
que le français à l’université est spécifique (Mangiante
et Parpette, 2011), que les tests évaluant un français général actuellement utilisés sont
insuffisants pour assurer la validation d’un cursus (Almoossa, 2013), mais qu’un test de français est un bon prédicteur de
réussite aux examens (Lindblom-Ylänne et al. 1996, cités par Romainville,1997).
Partant
de ces constats, notre étude a consisté en la création d’une épreuve spécifique
adaptée aux étudiants qui s’inscrivent pour la première fois dans
l’enseignement supérieur en France, en tenant compte de la spécificité du
public : niveau en langue, filière et niveau d’étude hétérogènes. Ce test
spécifique au milieu universitaire, et lié au Cadre Européen Commun de
Références (notamment pour sa grille d’évaluation) se compose de contenus
semi-authentiques liés aux réalités que les étudiants connaîtront. Sous le
format d’une vidéo de 40 minutes, un thème donné, dont les étudiants doivent
faire le résumé, est traité. Les productions écrites qui en découlent
permettent d’évaluer la capacité de comprendre, s’approprier et restituer le
contenu du sujet développé d’un étudiant, et son aptitude à suivre un
cours magistral à l’université.
Deux
expérimentations ont été mises en place, auprès d’un groupe d’étudiants de
première année de médecine belges francophone en situation d’étalement. Ces
passations ont permis de fixer un seuil bas de résultats obtenus, et sont la
première étape de la validation de l’outil, avant de pouvoir l’expérimenter
auprès d’allophones. La communication présente les résultats de ces
expérimentations.
Beillet M. (2014). Test de Français sur Objectif Universitaire :
expérimentation auprès d’un public allophone. Marrakech : XXVIème Colloque de l’ADMEE-Europe, Cultures et politiques de l’évaluation en éducation et en formation.Depuis les années 90, la France a connu une évolution continue du nombre de ses étudiants étrangers, accentuée à partir de 1999 (Coulon et Paivandi, 2004). Bien que représentant une part importante des étudiants dans l’enseignement supérieur français, les étudiants allophones réussissent moins aux examens que les étudiants nationaux. Ce taux de réussite moindre s’explique notamment par la maîtrise insuffisante de la langue. Les faiblesses des étudiants imputables à un manque de maîtrise de la compétence langagière affecteraient principalement la pensée conceptuelle, le lexique, l’appareil argumentatif et la compréhension des structures qui régissent la langue (Van Raemdonck, 2000). La question du niveau en langue nécessaire à la poursuite d’un cursus en France se pose alors, ainsi que de la spécificité des tests proposés, et préalables à la venue des étudiants. Ces tests évaluent un français général, alors que le français de l’université est de type spécifique. De plus, les situations d’enseignement et d’examen nécessitent, de la part des étudiants, la mobilisation de compétences langagières, stratégiques et méthodologiques spécifiques (Casanova et al., 2012). L’objectif de la recherche menée par l’Université de Mons en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de la région Paris Ile-de-France est le développement d’un test de niveau de langue française spécifique aux étudiants allophones s’inscrivant pour la première fois dans l’enseignement supérieur en France. Cette épreuve, déjà testée auprès d’étudiants natifs, a été expérimentée auprès d’un groupe d’allophones. Ces derniers, futurs ingénieurs, ont suivi une formation (linguistique notamment) au préalable de leur cursus, spécifique au monde universitaire auprès du PRES de Lille. La présente communication décrit l’expérimentation ainsi que les résultats obtenus par ces futurs étudiants.
Bocquillon, M., Demeuse, M., Derobertmasure, A. (2014). Etude comparative des programmes de français
des réseaux catholique et de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour le premier
degré de l’enseignement secondaire. Marrakech : XXVIème Colloque de
l’ADMEE-Europe, Cultures et politiques de
l’évaluation en éducation et en formation.
Le but de cette étude est de
comparer, dans une même unité de temps et d’espace, deux programmes de français
du premier degré de l’enseignement secondaire, à savoir celui du réseau libre
confessionnel et celui du réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et donc
d’analyser les différences d’interprétation des socles de compétences qu’ont
réalisées ces deux réseaux. Cet article réplique l’étude de Mangez (2004), si
ce n’est qu’il se base sur une version plus récente du programme de
l’enseignement catholique (2005 au lieu de 2000). À l’instar de cet auteur,
nous nous intéressons au caractère visible ou
invisible (Bernstein, 2007) de chacun de ces programmes. Deux types d’analyses
ont été effectués : une analyse de contenu des deux programmes à l’aide du
logiciel Tropes, ainsi qu’une lecture approfondie de ces textes. Une analyse de
contenu de deux versions successives du programme du réseau catholique (2000 et
2005) a également été réalisée.
Demeuse, M., Friant,
N.; Malaise, S. (2014). Evaluer les
politiques d’éducation prioritaire en Belgique francophone: Un exercice
complexe mobilisant des approches variées. Présenté le 16 janvier 2014 au XXVIème colloque de l’ADMEE Europe: Cultures et politiques de l’évaluation en
éducation et en formation, 15-17 janvier 2014, Marrakech.
Les politiques d’éducation prioritaire sont apparues, dans
l’enseignement obligatoire belge francophone, à partir de 1989, en s’inspirant
du modèle développé en France en 1981 et dont elles reprennent le nom (ZEP).
Deux changements importants surviendront ensuite. En 1998, avec le décret
instituant les discriminations positives, puis en 2009 avec un décret portant
sur l’encadrement différencié dans l’enseignement obligatoire (Demeuse,
Demierbe & Friant, 2010). Ces politiques adoptent principalement une
approche compensatoire, ce qui n’est pas sans conséquence lorsqu’il s’agit d’en
évaluer les effets. Elles trouvent leur source juridique et leur justification
dans l’article 6 du décret « Missions » du 24 juillet 1997, établissant
que l’enseignement a, notamment, pour mission « d’assurer à tous les
élèves des chances égales d’émancipation sociale ».
Les décrets de 1998 et de 2009 prévoient explicitement l’évaluation de
ces politiques. Le second texte précise également que les projets déposés par
les établissements pouvant bénéficier de moyens supplémentaires (PGAED) doivent
prendre en compte les informations fournies par les évaluations internes et
externes, des indicateurs objectifs et les évaluations, contrôles et rapports
produits par le Service général d’Inspection.
Sur le papier, l’évaluation n’est donc pas oubliée. On verra dans cet
article qu’il faut pourtant constater que, sur le terrain, l’évaluation est beaucoup
moins présente que prévu.
Alors qu’il est assez difficile de procéder aux évaluations prescrites,
les auteurs mettront en évidence la possibilité de mettre en place une
évaluation de ces politiques en profitant des études et des recherches menées
en marge. Ils présenteront ainsi quelques données collectées dans le cadre d’un
rapport relatif à la possibilité d’établir un financement différencié dans
l’enseignement supérieur qui est amené à recevoir les élèves de tous les
établissements d’enseignement secondaire, y compris ceux qui bénéficient des
mesures d’encadrement différencié. Cet exercice permettra de mesurer une partie
de l’effort qui reste à faire pour assurer à tous les élèves des chances égales
d’émancipation sociale et des développements statistiques nécessaires,
notamment en matière de suivi longitudinal.
Duroisin, N., Demeuse, M. (2014). Prise en considération des modèles développementaux dans les programmes d’études officiels de mathématiques en Belgique francophone. Marrakech : XXVIème Colloque de l’ADMEE-Europe, Cultures et politiques de l’évaluation en éducation et en formation.
Les questions sur le choix de l’école et la formation de ségrégations scolaires sont primordiales dans un système éducatif tel que celui de la Belgique francophone, où les élèves et leurs parents sont libres de choisir l’école qui a leur préférence et où on observe d’importantes ségrégations, notamment socio-économiques, entre écoles. Répondre à des questions liant le choix de l’école et la formation de ségrégations implique de mettre en œuvre des méthodes innovantes. Cette communication a pour but d’illustrer l’application de deux de ces méthodes à ces questions de recherche : la simulation individu-centrée et l’analyse des réseaux sociaux. Après une introduction de la problématique, nous montrons comment l’utilisation de ces deux méthodologies innovantes permet de mieux comprendre les mécanismes de choix de l’école en Belgique francophone ainsi que la formation de ségrégations entre écoles.
Duroisin, N., Demeuse, M. (2014). Prise en considération des modèles développementaux dans les programmes d’études officiels de mathématiques en Belgique francophone. Marrakech : XXVIème Colloque de l’ADMEE-Europe, Cultures et politiques de l’évaluation en éducation et en formation.
La recherche menée a permis de mettre en relation les programmes d’études officiels de mathématiques avec deux modèles de développement globaux (se rapportant au développement psychologique et cognitif des apprenants, ex. Piaget & Davidov) et un des modèles de développement spécifiques (portant sur le développement de la pensée géométrique, Van Hiele). Cette communication avait pour but de présenter le degré d’intégration et de cohérence de ces modèles développementaux dans les programmes d’études, de mettre en évidence les incohérences remarquées et d’évoquer les répercussions que celles-ci ont sur le travail des enseignants et des élèves.
Friant, N.; Demeuse, M. (2014). Des outils pour étudier le choix de l’école et en évaluer l’impact sur les ségrégations scolaires. Présenté le 17 janvier 2014 au XXVIème colloque de l’ADMEE Europe: Cultures et politiques de l’évaluation en éducation et en formation, 15-17 janvier 2014, Marrakech.
Les questions sur le choix de l’école et la formation de ségrégations scolaires sont primordiales dans un système éducatif tel que celui de la Belgique francophone, où les élèves et leurs parents sont libres de choisir l’école qui a leur préférence et où on observe d’importantes ségrégations, notamment socio-économiques, entre écoles. Répondre à des questions liant le choix de l’école et la formation de ségrégations implique de mettre en œuvre des méthodes innovantes. Cette communication a pour but d’illustrer l’application de deux de ces méthodes à ces questions de recherche : la simulation individu-centrée et l’analyse des réseaux sociaux. Après une introduction de la problématique, nous montrons comment l’utilisation de ces deux méthodologies innovantes permet de mieux comprendre les mécanismes de choix de l’école en Belgique francophone ainsi que la formation de ségrégations entre écoles.
Koslowski, D., Artus, F., Derobertmasure, A., Demeuse, M. (2014). Evaluation des enseignements par les étudiants.
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L’évaluation des enseignements n’a d’intérêt que (1) si elle est suivie d’une analyse réflexive (2) aboutissant à des mesures concrètes de développement individuel et collectif (3) dont l’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement d’une institution. Bernard (2011, p.1) fait de ces trois processus indissociables le premier des six principes qu’elle propose à toute université désireuse «de s’engager dans une vision renouvelée de l’évaluation de l’enseignement».
En 2011, l’Université de Mons a décidé d’institutionnaliser l’application des enquêtes pédagogiques auprès des étudiants. Les objectifs poursuivis par la mise en oeuvre de ces enquêtes se situent à différents niveaux d’interprétation dont celui qui permet, comme le démontrent déjà de nombreuses recherches, de fournir aux enseignants des informations nouvelles quant à la qualité perçue de leurs actes pédagogiques, s’inscrivant par-là dans un processus formatif (Younes 2007). Le cadre général de recherche dans lequel s’inscrit cette communication, est structuré en trois étapes. La première, dont fait état ce travail, se concentre sur les aspects formels et quantitatifs de la démarche, c’est-à-dire, sans qu’il n’y ait de prise en considération du contenu des commentaires formulés par les étudiants. Cette première approche permet de caractériser un ensemble d’éléments tels que les compétences discriminantes des étudiants en termes d’évaluation ou la perception des enseignants par les étudiants en fonction de leur avancée dans leur parcours.
Parallèlement, un dispositif d’analyse qualitative est également mis en oeuvre. La finalité de ce développement est de parvenir à une lecture thématique des commentaires formulés par les étudiants. Cette analyse sera réalisée sur la base du modèle de la situation d’enseignement apprentissage décrite par Dehon et Derobertmasure (2012). Finalement, la troisième étape de cette recherche vise, sur la base des résultats saillants de l’analyse thématique, à modéliser l’évaluation des étudiants et d’ainsi permettre une systématisation de l’analyse de leurs commentaires.
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